[communiqué de presse] – Les écologistes du 10e s’opposent à la fermeture de l’école Paradis
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Alexandra Cordebard, la Maire PS du 10ème arrondissement de Paris a décidé la fermeture définitive de l’école maternelle de la rue de Paradis et envisagerait d’installer à la place un hôtel de police municipale. “Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons” disait Victor Hugo. A Paris, le PS ferait presque le contraire ! Le groupe EELV Paris 10e s’oppose à cette
décision non concertée et contraire à la qualité de l’accueil des enfants, à l’heure où il faudrait plutôt dé-densifier les écoles.

En septembre 2019, un faux-plafond d’une classe de l’école maternelle du 20 rue de Paradis est tombé. L’école a été fermée provisoirement afin d’effectuer des travaux. Les élèves ont été répartis dans les écoles alentours. Depuis, la mairie a présenté des plannings de travaux pour une réouverture annoncée en février 2021. Mais le 9 novembre 2020, sans aucune concertation, la Maire et son 1er adjoint, Eric Algrain, ont annoncé la fermeture définitive de l’école.

Nous sommes choqué-e-s par le symbole que représente la fermeture d’une école. Dans une municipalité qui se veut progressiste, engagée pour une ville mixte et durable, la fermeture d’une école vient clairement indiquer qu’un service scolaire public de qualité n’est pas essentiel, que les familles ne sont pas prioritaires, que les enfants sont considérés comme des variables d’ajustement. Ceci est contraire aux valeurs présentées par Anne Hidalgo dans son récent programme, qui affirme que « Paris est une ville qui fait toute la place aux familles », et qui se fixe pour objectif d’« aider les
parents à jongler entre l’éducation de leur enfant, leurs impératifs professionnels et leur vie personnelle
».

Nous sommes très inquiet·e·s de la situation pratique des enfants restant scolarisés dans le secteur. Les écoles alentour, Martel, Schwartzenberg et Chabrol doivent donc accueillir de façon pérenne entre 100 et 150 élèves supplémentaires. Il s’agit donc d’augmenter la densité dans ces écoles, densité dont les effets nocifs sont déjà là : sanitaires inadaptés et insuffisants, absence de points d’eau, temps de repas raccourci pour assurer plusieurs services, niveau sonore élevé, espaces accidentogènes, manque d’espace pour le sport, pour le périscolaire, pour la récréation en cas de pluie, dortoir dans la bibliothèque… Ce n’est pas avec une telle densité et une si piètre qualité de l’accueil des enfants, qu’on attirera les familles dans l’arrondissement.

Nous sommes solidaires des personnels éducatifs et municipaux impactés par cette décision arbitraire, qui n’ont été informés que très récemment et qui ne savent pas comment ils seront ré-affectés.

Nous sommes indigné·e·s par le manque de transparence de la Maire et de son adjoint, et par le manque de concertation dans cette décision, sûrement prise il y a plusieurs mois. Alors que de nombreuses réunions ont eu lieu pendant la phase de fermeture « temporaire », jamais une fermeture définitive n’a été même évoquée. Maintenant nous sommes devant le fait
accompli, alors même que la concertation avait été mise au cœur du discours électoral lors des élections de ce printemps. Ceci porte les citoyen·ne·s à mettre en doute la parole des élu·e-·s.

Entre besoin de distanciation sociale inhérent à la crise sanitaire, manque structurel d’espace et de nature dans l’arrondissement, hyper concentration des enfants dans les écoles, la Maire d’arrondissement ne semble avoir qu’une vision comptable de l’école, bien loin du bien être des enfants et des familles. Aussi, nous demandons une suspension de cette décision, une réouverture de l’école Paradis dans les meilleurs délais.