Prostitution : rechercher des solutions humaines, respecter le droit et l’autodétermination.
La prostitution est dans de nombreuses communes un enjeu politique local. Certains groupes de pression demandent régulièrement des interventions policières afin de cacher les seins qu’ils ne sauraient voir. Néanmoins, nous constatons avec plaisir la tolérance des habitants du Xème qui ne demandent pas de mesures particulières de répression, et ont d’autres priorités pour la vie de l’arrondissement.
En tant que travailleur du sexe, je milite depuis presque 10 ans pour la syndicalisation des industries du sexe, et suis cofondateur du STRASS. Mon engagement politique se situe à l’inverse des groupes prohibitionnistes, pour que la voix des travailleurs-ses du sexe puisse être, elle aussi entendue dans les débats politiques qui nous concernent, et pour que les solutions adoptées, soient le résultat de consultations rassemblant les habitants et les organisations de travailleurs-ses du sexe.
C’est par l’écologie politique que je mène ce combat : une philosophie ayant pour principe de chercher des solutions humaines, respectant les droits des minorités, et défendant leur autodétermination. Contrairement aux partis traditionnels, EELV ne se résigne pas au simplisme de la répression policière, qui ne fait que déplacer les scènes de prostitution, et ne résout en rien les problèmes rencontrés par les prostitué-e-s, mais les empire.
Nous soutenons les actions du Lotus bus de Médecins du Monde qui intervient à Belleville et Strasbourg St-Denis afin que les prostituées chinoises, nigérianes, ou bulgares, aient accès à des services de qualité, dans leur langue, et à égalité avec les autres citoyens.
Nous soutenons les luttes des travailleurs-es du sexe pour la dépénalisation, l’accès au droit commun, et plus récemment, contre la pénalisation des clients, qui précarisera et mettra encore davantage en danger, une communauté déjà fragilisée.
Par Thierry Schaffauser, travailleur du sexe