salle de consommation à moindre risque 16 mai débat
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Jeudi 16 mai 2013 à 19h30

Au café Le Delyss, 5 rue des deux gares, 75010 – M° Gare du Nord

Les salles de consommation de drogues à moindre risque : agir !

 EELV 10e vous invite à débattre avec :

Anne COPPELsociologue, auteure de Drogues : sortir de l’impasse – Expérimenter des alternatives à la prohibition.

Pierre CHAPPARD, coordinateur du réseau français de réduction des risques.

Bernard JOMIER, médecin généraliste, maire adjoint du 19e, initiateur du comité citoyen de « mieux vivre à Stalingrad » en 2002-2003.

Alors que le gouvernement a donné début février 2013 son feu vert pour tenter l’expérience d’une salle de consommation de drogues à Paris 10e, une première en France, le débat s’ouvre autour de l’utilité des salles de consommation à moindre risque et de sa place dans une nouvelle politique des drogues, fondée sur la concertation locale, la santé et la sécurité de tous.

Pourquoi nous, écologistes, nous sommes nous toujours battus pour ce projet, à Paris et en banlieue :

 La réalité en face : en France la politique des drogues est un échec patent. Accroissement des trafics, insécurité publique pour les usager-es, mais aussi pour les habitant-es des quartiers de deal et de consommation ; épidémies (sida, hépatites), morts par overdoses et mauvais produits, et enfin, le record d’Europe du nombre de jeunes consommateurs.

L’écologie des solutions : des solutions existent pour instaurer une cohabitation apaisée entre riverains et usager-es de drogues dans les quartiers, pour aider les usager-es d’un point de vue sanitaire et social, pour prévenir l’abus des drogues et lutter contre le trafic : en particulier l’ouverture de salles de consommation à moindre risque accompagnée d’une concertation entre habitants et acteurs de terrain (police, élu-es, travailleurs sociaux…).

Redonner une chance, retrouver la sécurité : destinée aux usager-es de drogues de rue, cette salle permet à celles et ceux qui sont à bout de souffle et hors tout système sanitaire et social de consommer leurs drogues dans de bonnes conditions d’hygiène, sous supervision de personnels de santé, et de réduire les troubles à l’ordre public.

Sortir de l’idéologie pour l’efficacité : différentes évaluations dans les pays où ces salles ont pris place, et notamment la synthèse réalisée en 2004 par l’European Monitoring Center for Drug and Drug Addiction et le réseau de réduction des risques en 2009, ont montré que ces salles de consommation ont des effets bénéfiques :

–       Sur la santé des usager-es de drogues : réduction des overdoses, de la mortalité, des comportements à risque en matière de transmission des maladies infectieuses, augmentation de l’accès aux soins,

–       Sur la sécurité et la tranquillité de tou-tes : moins de seringues qui traînent, moins d’usagers qui consomment dans les lieux publics, moins d’incivilités favorisent la réappropriation de l’espace public par les habitants.

Combattre les idées reçues : les études montrent que ces salles n’ont pas d’effet incitatif sur la consommation des usagers et qu’elles leur permettent d’accéder aux soins. L’installation de la salle d’injection de Vancouver s’est traduite par une augmentation de 30 % des demandes de traitements de substitution et de sevrages.

Concertation : suivant en cela le vœu proposé par Les Verts et voté par le Conseil de Paris en octobre 2010, il s’agit d’inscrire cette démarche dans une «  large concertation auprès des habitantEs concernéEs par l’implantation d’une salle expérimentale, le plus rapidement possible en s’appuyant sur les partenaires associatifs en matière de toxicomanie présents localement, la Préfecture de Police et des représentants des autorités judiciaires. »

Nous soutenons une telle démarche de concertation pour le suivi de la première salle de consommation à moindres risques dans le 10e. Nous souhaitons enfin, pour les prochaines salles que nous appelons de nos vœux à Paris, un travail collectif qui accompagne tout le processus d’implantation.

Une première donc, qui, nous nous y attacherons, doit être suivie d’une vraie politique sanitaire et sociale de la drogue et de la misère à Paris. Cette politique devra être mise en place avec tous les acteurs locaux: usagers, équipes sociales, riverains, élus, police pour trouver la meilleure manière de vivre ensemble. A suivre…